Synopsis

La crise politique française s’explique en partie par le rapport qu’entretiennent les politiques avec le pouvoir. François Fillon a mis sa probité en avant pour être désigné à la primaire de la droite, mais on a découvert qu’il ne s’appliquait pas à lui-même ces principes-là. Cette affaire a mis en lumière des mécanismes psychiques par lesquels un homme politique peut se sentir exonéré de ce qui représente pour ses concitoyens une règle morale de base. Certes, ce n’est pas une première. Dans un autre registre, l’affaire DSK avait déjà révélé combien certains hommes de pouvoir se vivent au-dessus des principes voire des lois. Mais tout ceci surgit dans un contexte particulier, après deux quinquennats émaillés de scandales directement liés à la façon dont les présidents ont exercé le pouvoir : ceux qui prétendaient vouloir changer la fonction présidentielle ont en réalité été changés par elle. Comme si le pouvoir avait plus d’effet sur le cerveau que le cerveau sur le pouvoir.

Désireux de renouveler la Cinquième République, d’être en prise directe avec les Français, dans un style moins monarchique, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont tous deux terminé leur mandat dans un Elysée « bunkerisé », coupé de la population, comme jamais auparavant leurs prédécesseurs. Les confidences répétées de François Hollande à deux journalistes du Monde, dont le livre fût le coup de grâce l’empêchant de se représenter, ont constitué un climax soulignant à quel point l’exercice des plus hautes fonctions de l’Etat pouvait susciter des actes aberrants, suicidaires et apparemment incompréhensibles. Depuis dix ans, les Français vont donc d’étonnement en sidération face aux comportements de ceux en qui ils voulaient placer leur confiance.

De récentes recherches en psychologie et neurosciences ont montré à quel point le pouvoir, la solitude et le stress influençaient les comportements humains. Les conditions actuelles d’exercice de la fonction présidentielle, entre toute-puissance d’une monarchie républicaine et accélération temporelle de la pression médiatique, produisent à n’en pas douter un cocktail explosif pour les cerveaux humains. Quels sont les effets du pouvoir politique et quel rôle joue-t-il dans les dérives comportementales que nous avons récemment pu observer ? Aucune étude 4 scientifique française ne s’étant à ce jour emparée de cette question, nous voulons mener l’enquête et proposons, pour cela, de faire vivre aux spectateurs une expérience grandeur nature dans laquelle nous solliciterons les meilleurs spécialistes du fonctionnement psychologique et cérébral. Une expérience qui nous aidera à mieux comprendre le mal dont semble souffrir notre démocratie.

 

 

Format : Documentaire 52′.

Auteures/Réalisatrices : Hélène Risser et Hélène Fresnel.

Producteur : Jan Vasak.

Avec la participation de Public Sénat.

Teaser : https://vimeo.com/246481062/46bf0e6afd?share=copy

Sélectionné au festival Pariscience 2018

 

Critiques presse : 

LeMonde.fr – TV – « Le pouvoir nuit-il gravement au cerveau ? »

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